par Emilie Noël | le 04 juin 2014 | revue 15 / DEVENIR ADULTE | thème Marque-Page
Dans son ouvrage intitulé Le bonheur du phallus1, Nicole Guey retrace l'histoire de l'élaboration du concept de « signifiant phallique » : partant de la découverte de Freud du « primat phallique » sur les organes génitaux, elle en passe par l'élévation au rang de « trésor du signifiant » et aux formules de la sexuation par Lacan dans son retour à Freud, pour finir avec les avancées de Jacques-Alain Miller qui précise ce qu'il en est du « réel de la jouissance » ou encore du fameux « il n'y pas d'Autre de l'Autre ».
Le titre, Le bonheur du phallus, est quelque peu surprenant car selon Lacan, le sujet aux prises avec son désir ne peut s'élever à la dimension d'homme, se réaliser, qu'à en passer par la castration. Une perte de jouissance qui amène à ce qu'un sujet de l'inconscient advienne. Si ce titre est paradoxal, il reflète bien toutefois la complexité du concept car, nous dit Lacan, « c'est qu'il n'y a que le phallus à être heureux – pas le porteur dudit »2.
1 Nicole Guey, Le bonheur du phallus, Éditions Lussaud, coll. « L’impensé contemporain/Geb», février 2014.
2Jacques Lacan, Le Séminaire, livre XVII, L'envers de la psychanalyse, Seuil, Paris, 1991, p. 84.