par Céline Poblome-Aulit | le 18 mars 2015 | revue 17/ INTERPRETER L'ENFANT | thème Regard
Boyhood, c'est une traversée, celle de Mason, petit funambule de 6 ans qui souffle ses 18 bougies à la fin du film. Mais Boyhood, c'est aussi et peut-être avant tout le projet aussi magique qu'étrange de Richard Linklater, son réalisateur qui a souhaité être au plus près de cette période de l'enfance en filmant les mêmes acteurs durant douze ans. Il célèbre les petits événements éclairs de la vie, la beauté du temps qui passe. Les changements physiques des acteurs ne nous échappent pas et participent à l’intensité de ce film de près de trois heures où l’on ne s’ennuie à aucun moment. La maturation de la voix de Mason en est un exemple très marquant. Cette prouesse cinématographique passe par le désir du réalisateur qui traverse la caméra et vient nous frapper de plein fouet. Il s’agit avant tout d'en faire un parcours vivant, sans en figer l'un ou l'autre moment, le scénario n’étant lui-même pas écrit à l’avance...