par Myriam Perrin-Chérel | le 04 février 2018 | revue 22 / AUTISME | thème Clinique
Notre intérêt situe là, à la jonction entre notre désir décidé de présenter, faire connaître, faire entendre aux décideurs une alternative à cette approche déficitaire de la clinique de l’autisme et la contingence d’une rencontre.
Il n’y a pas d’autre réel que celui de la politique de la santé mentale en matière d’autisme qui a suscité notre intérêt pour l’affinity therapy.
En effet, nous sommes à l’heure d’une unification totale du champ clinique des maladies mentales en deux seules catégories et ce moment étrange vaut la peine d’être relevé. Avec l’introduction dans les classifications statistiques de diagnostic du « Syndrome dépressif bref » dans le DSM4 comme le remarquait Éric Laurent1 dès 1993, et l’introduction du « Trouble du spectre autistique » (TSA) dans le plus récent DSM5, rien ne fait plus obstacle à ce qu’il n’y ait plus que ces seules catégories cliniques : l’épisode dépressif, plus ou moins bref, plus ou moins intense, avec plus ou moins de symptômes associés. L’autisme, plus ou moins sévère, plus ou moins régressif, avec plus ou moins de critères renseignés. Seule l’intensité compte, le degré de sévérité. Dans cette perspective, plus besoin ni du « Trouble envahissant du développement » (TED), ni du syndrome d’Asperger. En effet, ce dernier, en tant que tel, a bien été vidé de sa spécificité des catégories diagnostiques. Pourquoi ? Est argumenté que celui-ci n’avait que peu de différences avec le trouble autistique, il est considéré comme une forme légère du nouveau tsa, et, si est présenté que les manifestations autistiques sont d’un bout à l’autre d’un même continuum. Ne nous y trompons pas. Ce continuum n’est utilisé ici, non du côté d’une défense contre le réel de plus en plus élaborée, mais bien du côté du déficit plus ou moins intense, aux conséquences déficitaires plus ou moins intenses.
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1 Laurent É. « Éditorial - Déficit ou énigme », La Cause freudienne, n°23, p. 5.