par Christelle Vanderheyde | le 19 décembre 2021 | revue 26/ INTERPRÈTES DE L'INCLUSION | thème Atelier de lecture : Séminaire III "Les psychoses"
Psychose et névrose relèvent (se structurent ?) toutes deux du langage, mais précisément d’un langage qui se distingue du discours commun. Il s’agit pour chacune d’une langue primitive singulière, non partageable, détachée du discours commun qui lui au contraire, suppose une communication partagée, communément admise par tous, soit à valeur universelle.
En effet, le discours commun est une tentative de communiquer une signification : « c’est exprimer cette signification dans un discours destiné à le communiquer, à le mettre en accord avec les autres significations reçues »1. Le destin de ce discours est donc de transmettre une signification, articulée dans une chaîne signifiante, accessible à tous.
Les phénomènes de langage dans la psychose, ainsi que le refoulement dans la névrose, se constituent d’être rejetés du discours commun. Ils se mettent à fonctionner chacun différemment dans une langue autre, primitive, qui trouve ses fondements dans l’exclusion même du discours commun. Quelque chose se heurte au discours commun, ne peut s’y dire, s’en trouve éjecté et se met à s’exprimer dans une autre langue — divergente au discours commun mais néanmoins supportée par l’existence de celui-ci.
1 Lacan J., Le séminaire Livre III, les Psychoses (1955-1956), Seuil, 1981, p.76