L’adolescence n’est pas un concept psychanalytique (1). C’est un terme qui n’entre dans le discours qu’au début de ce siècle. C’est en effet relativement récent de considérer qu’il y a une période particulière de la vie à isoler et à distinguer de l’enfance et de l’âge adulte. Cette distinction, sur base supposée biologique, est un terme sociologique, devenu d’usage psychologique. On parle alors de crise d’adolescence au sens global et psychologique du terme. Je pense que ce terme recouvre quelque chose d’extrêmement flou et qu’il est même anti-clinique. Un auteur a ainsi écrit un livre sur l’adolescence et il y défend comme thèse qu’il n’y a pas de structure clinique à l’adolescence, qu’il n’y a qu’une crise. Il est vrai qu’il y a une certaine difficulté à repérer les structures, à repérer les différences symptomatiques, à repérer un authentique déclenchement psychotique par opposition à une brusque déstabilisation hystérique, à l’adolescence. C’est dans la mesure où la difficulté diagnostique est plus grande à l’adolescence parce que la structure est davantage recouverte par un certain nombre de phénomènes que pour un certain nombre d’auteurs le terme de crise d’adolescence vient recouvrir toute la clinique. Je pense personnellement que c’est une erreur et que c’est même à ce type de thèses qu’on peut reconnaître que l’adolescence n’est pas un concept psychanalytique.