par Virginie Leblanc | le 02 avril 2012 | revue Numéro 3 | thème Éditorial
Pierre Loti, Le Corbusier, Fritz Zorn…Pour ce numéro trois de notre jeune revue, la littérature et l’art s’invitent au Courtil ! Qu’ils soient écrivains, professeur de littérature ou architecte-urbaniste, qu’est-ce que l’institution, pourrait-on dire, peut bien gagner à frayer avec « ces gens-là ? ».
S’il n’est pas question de faire la psychanalyse de ces artistes à partir de leurs productions, il faut se remémorer les mots de Freud, et Lacan à sa suite, qui montrèrent si bien en quoi le créateur, via son œuvre, « précède le psychanalyste », qu’il ouvre un chemin sur lequel il nous faut le suivre pour nous laisser enseigner, celui d’un savoir-y-faire avec une jouissance débordante que le tracé du trait, la lente élaboration d’un corpus, ou encore l’acharnement mis à se faire un nom ont pu venir limiter. Ce faisant, il nous est donné d’entrevoir à quel intolérable réel ces sujets touchés par la faille symbolique eurent affaire : car nulle sublimation qui viendrait permettre à Loti, Le Corbusier ou Zorn de se, et nous jouer de leur manque, grâce à leurs fantasmagories. Comme le montrent Sophie Marret, Claire Brisson et Alain Merlet, dont Sophie Simon a épinglé la récente conférence sur Fritz Zorn, l’art peut permettre de venir pallier le trou de la rencontre impossible avec le sexuel, sur le versant d’une absence radicale donc.