par Justine Le Fourn | le 09 juin 2012 | revue Numéro 5 | thème Épinglage
Un dimanche matin, à l'époque où j'étais stagiaire au Courtil, l'opportunité de visiter le musée de la psychiatrie à Gand1 m'extirpa hors de mon lit. Un voyage dans l'histoire de la folie que je voulais faire seule. Il était déjà treize heures lorsque j'arrivai devant l'hospice du Dr Guislain situé un peu à l'écart du centre ville. Il faisait froid à Gand, l'hôpital semblait vide, il n'y avait pas un bruit. Pourtant, alors que je passais sous le porche, une brise apaisante m'effleura. Un mélange d'excitation et de tension animait mon corps. Je ne savais rien de ces lieux, mais je fus surprise du calme et de la sérénité qui y régnaient. La grande partie du terrain réservée à des jardins fleuris et des cours intérieures n'y était peut-être pas pour rien. Bien que ces espaces étaient délimités par quatre ailes à deux étages, des bâtiments plutôt imposants, on s'y sentait en sécurité. Au milieu de la première cour, je m'approchai d'une chapelle qui s'érigeait d'une manière rassurante. Derrière, j'aperçus le gardien, qui se promenait dans les allées vides. Il m'indiqua le musée. Tout autour des espaces verts, accrochée aux murs, une allée couverte semblait marquer la transition entre l'intérieur et l'extérieur. Au loin je vis d'autres pavillons, lesquels, je l'apprenais plus tard, accueillaient jadis divers ateliers pour les patients. En tournant la tête, je vis un homme, qui clopin-clopant se dirigeait vers moi. Il me sourit et me parla en néerlandais, l'air enjoué.