par Florence Hougardy | le 23 octobre 2012 | revue Numéro 7 | thème Marque-Page
Épinglage du livre d'Agnès Aflalo, Autisme, nouveaux spectres, nouveaux marchés1.
L’opuscule d’Agnès Aflalo sur l’autisme est une balle tirée contre l’industrie pharmaceutique et son ahurissante logique, si on la considère d’un point de vue éthique. D’emblée, l’auteur s’attaque aux institutions médicales et à son lexique, celles-là qui se résument en quelques lettres et qui brandissent leurs majuscules comme autant de menaces face à une clinique du texte et de la parole : DSM, HAS, TED, ANAES, APA, TCC, etc. Théorie du baratin au service de Big Pharma : c’est ce qu’Aflalo va démontrer avec force dans cet ouvrage.
Son point de départ est l’analyse de l’évolution du diagnostic d’autisme dans le DSM, lequel ne se fonde, elle le rappelle, sur aucune étude scientifique. De manière extrêmement précise et documentée, elle indique comment l’autisme recouvre, au fil des éditions du manuel, une catégorie de plus en plus large et englobante ayant comme double conséquence : l’augmentation de la prévalence de l’autisme dans la population – on parle aujourd’hui de trouble du spectre autistique (TSA) – et la prescription de nouveaux médicaments adaptés.
1Aflalo Agnès, Autisme, nouveaux spectres, nouveaux marchés, collection Cahiers de l’autisme, Navarin-Le Champ freudien, Paris, 2012.