par Virginie Leblanc | le 21 octobre 2012 | revue Numéro 7 | thème Marque-Page
Elle s’appelle Garance. C’est une petite fille d’une dizaine d’années aux yeux d’un bleu presque transparent qui, quand elle pose sur lui un regard d’une fixité inquiétante, peut désarçonner celui qui en est l’objet. C’est une petite fille un peu gauche, qui n’aime rien tant qu’écouter en boucle la plage quatre du cd d’Haendel que ses parents, Scarlett et Philippe Reliquet, lui ont offert après avoir perçu le lien intime que Garance semblait entretenir avec le compositeur anglais ; mais aussi avec la chanteuse de fado Amalia Rodriguez, découverte dans sa petite enfance au Portugal, ou encore les notes de musique ukrainienne que font retentir un groupe de musiciens régulièrement croisé dans le métro parisien. C’est une petite fille dont les crises inattendues peuvent éclater d’un moment à l’autre et surtout lorsqu’on lui refuse l’objet convoité ou que son monde est perturbé par un changement d’habitude, ou encore l’intrusion d’un visage inconnu. Mais c’est aussi une petite fille dont les rires et le « second degré », tout comme les innombrables photos qu’elle prend, avec un sens du détail étonnant, illuminent la vie de ses parents comme de leurs amis de toujours et des étrangers croisés au gré des lieux fréquentés.