par Alexandre Stevens | le 19 novembre 2012 | revue Numéro 8 | thème Clinique
Ce texte contributif aux préparations de la conversation clinique de lʼUFORCA, « À l’écoute des autistes », du 30 juin 2012, a été pensé avec l’aide de Véronique Mariage, Dominique Holvoet et Bernard Seynhaeve.
Je veux présenter quelques modalités du travail dans une institution orientée par la psychanalyse : le Courtil.
Quand nous disons institution « orientée par la psychanalyse », que désignons-nous ainsi concrètement ? Bien-sûr les lectures des textes psychanalytiques nous servent et nombre d’entre nous sont, ou ont longuement été en analyse. Mais dans la pratique des situations cliniques, que fait-on ? Que dit-on ? Il n’y a bien sûr pas de règle absolue, mais on peut dire qu’au cas par cas, nous cherchons à laisser une large place à l’invention, à la rencontre, à la contingence.
Nous avons affaire en effet à des sujets psychotiques ou autistes pour lesquels l’invention symptomatique est essentielle.
Ainsi un jeune enfant très éparpillé et destructuré – il s’agit ici d’un sujet schizophrène – collectionne les déchets sans qu’aucun principe de limitation ne puisse être mis à sa collection. La nuit, il dort avec du papier toilette en guise d’objet transitionnel. Il est difficile de l’accrocher à une activité. Un jour, il remarque une tasse vide ébréchée qui traîne au fond du jardin sous un buisson épineux.