par Marie-Annick Lesénéchal | le 14 janvier 2013 | revue Numéro 9 | thème Ailleurs
Après les témoignages – dans la rubrique Ailleurs du numéro 8 de Courtil en ligneS – d’Isabelle Guinic et Isabelle Fauvel quant à leur travail au sein de TUBA, association de parents d’enfants autistes à Rennes, nous avons le plaisir de transmettre le témoignage d’une intervenante de ce service qui nous rapporte son travail de rencontre avec Alexandre, jeune adolescent autiste.
Je n’ai « rencontré » Alexandre, adolescent autiste sévère de seize ans, que durant deux séjours de l’association TUBA. Durant le premier, malgré mon désir, mes tentatives d’approches n’avaient provoqué de sa part que regards fuyants, esquives du corps, suivis d’une recrudescence de ses « tocs ». Ainsi étaient nommés ses comportements multiples de vérifications du monde qui l’entourait : passer répétitivement le doigt sur les bords des meubles ou des murs, les coins, les rainures du carrelage, parfois y tracer des arabesques au-devant de lui, se saisir de « ce qui traîne » et le « ranger » sous les meubles et surtout dans les coins qu’il « bouche » ainsi… Mes propositions de sorties ou autre activité n’avaient eu pour toute réponse qu’un répétitif son de gorge qui aurait pu être interprétable en « oui » si, de la tête, il ne l’avait clairement appuyé d’un « non » obstiné. J’en tenais compte, et ceci d’autant plus que j’observais qu’il avait, par contre, accepté sans réticence une autre intervenante, la sollicitant même, et ceci de façon quasi immédiate.