La définition que donne Lacan du sujet est communément répandue. Le sujet n’est pas une instance que nous puissions toucher du doigt par autoréflexion, ni une entité que le psychologue ou le psychanalyste puisse mesurer, mais « toujours cette chose évanescente qui court sous la chaîne des signifiants »1. Aucun mot ne peut nommer le sujet adéquatement, il ne reçoit son statut qu’en se référant de signifiant à signifiant. Qu’est-ce que le sujet ? L’effet d’une articulation du langage, une instance logique, qui permet à l’être humain de s’évader un instant de l’emprise que la nature exerce sur lui. « Quel luxe », écrit Erwin Mortier dans Psaumes balbutiés « que de bondir de liane en liane, comme un singe savant, dans des forêts tropicales de langage ».