Décidément la vision du film The Lobster laisse songeur... En effet, rien n'est fait pour flatter le spectateur. Pas de ressort d'identification : les personnages sont tristes, patauds, ternes, tout comme les paysages d'ailleurs... Colin Farrell, en tant que protagoniste apparaît à cette image : bedonnant. Quel message a voulu nous transmettre le réalisateur du film, Yorgos Lanthimos ?
Dans cette fable où les célibataires se voient contraints (mais n'est-ce pas d'abord une servitude volontaire ? Le film reste délibérément vague sur la question) de trouver l'âme sœur au sein d'un hôtel/institution, les couples apparaissent comme l'exact négatif des célibataires qui « fuient » le système édicté (par qui ? à nouveau aucune réponse ne semble émaner de l'ordre politique). Ni l'un ni l'autre ne sont enviables : d'un côté la masturbation est réprimée, méritant punition telle la classique conception qu'elle viendrait faire obstacle à la rencontre avec l'autre ; de l'autre elle est encouragée et c'est le baiser, la rencontre des corps, qui entraînent châtiment...