Numéro 7 / octobre 2012

Journée de rentrée du Courtil « A propos des parents »

Nous nous sommes régulièrement penchés cette année lors de nos débats au Courtil sur la question des parents.

Nous savons qu’une mauvaise psychologie de comptoir attribue parfois aux parents la faute de ce qui arrive aux enfants. Ce n’est pas le point de vue de la psychanalyse lacanienne. Lorsque nous recevons un jeune autiste ou psychotique, nous considérons que face au réel rencontré le sujet a choisi ce mode de défense, ce mode d’être symptomatique au monde. Le réel en question est l’entrée dans le langage. Les symptômes sont la réponse du sujet, c’est-à-dire son choix. Ce réel peut-être radicalement compliqué pour certains par des phénomènes biologiques - ce n’est pas démontré à ce jour, mais cela ne changerait rien au fait que le sujet est responsable de ses choix. Ces réponses symptomatiques de l’enfant affectent alors ses parents. Ceux-ci ne sont donc en rien coupables de cette situation. Ils ont seulement la responsabilité de la manière dont ils vont y réagir. 
Et puis quand les enfants racontent leurs histoires et leur histoire personnelle, comme nous l’avons fait nous-mêmes en analyse, ils donnent souvent pour nom propre au traumatisme de leur entrée dans le langage le nom des premiers Autres rencontrés, maman et papa. Ils font ainsi de leurs parents les responsables du réel, avant que l’acte analytique au cabinet ou en institution, restituant chaque chose à sa place, leur fasse découvrir leur choix comme sujet face à ce réel.
Les parents ont le devoir de veiller au soin, à l’éducation et au bien-être de leurs enfants. Et pour nous, ils sont aussi ceux qui introduisent le désir dans la loi. C’est à partir de là que nous situons les fonctions de la mère et du père. Lorsque les jeunes dont nous avons la charge vont eux-mêmes devenir parents ou lorsqu’ils l’évoquent dans le discours, ils ont un pas à faire entre loi et désir.
 
Voilà nos trois axes de cette journée :
Que disons-nous aux parents qui nous consultent ou nous interpellent ?
Que nous disent les enfants de leurs parents et comment traitons-nous cela ?
Comment situons-nous notre action quand les jeunes deviennent parents ou en parlent ?