Numéro 9 / janvier 2013

L’enfant à la petite balle bleue

Nelly a 12 ans quand je commence à travailler avec elle. Sa mère s’adresse à moi au Centre de santé mentale pour enfants et adolescents de la ville de Roussé en Bulgarie où j’exerce comme pédopsychiatre. Elle me raconte que Nelly, dont elle sait depuis quelques années qu’elle souffre d’autisme, a commencé à faire des « crises » lors de sa fréquentation d’un Centre de jour pour des enfants handicapés. Nelly s’automutilait, elle mordait son poignet et se griffait très fort la peau jusqu’au saignement. En outre elle se mettait à crier.

Je commence à rencontrer Nelly et je l’invite dans une grande salle de jeu. Au début elle me tourne le dos, mord sa main, ses cris font entendre sa souffrance. Comme elle vit mal la tentative de la séparer de sa mère et de rester seule avec moi, je décide de les recevoir ensemble en invitant la mère à s’asseoir dans un endroit un peu à l’écart de l’espace de jeu. Toutes mes tentatives, certes prudentes de proposer ma présence d’une manière supportable pour Nelly ont été dans un premier temps refusées par elle. Nos rencontres sont très brèves, je m’éloigne d’elle, parfois je me mets à côté de sa mère et alors nous parlons de Nelly. Je remarque que pendant ce temps Nelly est souvent particulièrement calme et semble nous écouter attentivement.

Un jour elle produit quelque chose pour se préserver de l’excès que ma présence suscite.

 

Traduction par Theodora Pavlova

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