Si on m'avait dit
Si on m'avait dit que je resterais tant d'années dans une même institution, j'aurais répondu : « Drôle d'idée ! Impossible car j'ai la bougeotte. » D'ailleurs, dans l'institution, j'y étais entrée avec l'idée d'y rester un an, le temps nécessaire de trouver mieux ailleurs.
Trente ans plus tard, c'est avec émotion que je regarde défiler les images du film « A ciel ouvert » de Mariana Otero. À travers chaque scène, je repère ce qui m'a accrochée et poussée à rester là où j'étais rentrée pour mieux sortir. Ainsi la contingence se faisant nécessité, il m'a fallu revoir mon plan de carrière. Mariano Otero nous a présenté un film dénudé de toute lourdeur institutionnelle. Elle a centré la caméra uniquement sur l'enfant, donnant à regarder et à entendre des scènes de rencontres, belles, drôles, parfois teintées de gravité, qui se déroulent dans la vie quotidienne. Au rythme des images, le spectateur comprend que le Courtil est avant tout un lieu de vie, un espace atypique où la singularité de chacun – qui y trouve abri – est entendue, respectée, prise en compte.
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