14 / TRENTE ANS / février 2014

« Messieurs les artistes, tirez les premiers ! »

À la lecture de L'envers du décor1 de Yves Depelsenaire, on ressent une furieuse envie de paraphraser Voltaire, dont on se souviendra du mot resté célèbre, mot que l'auteur des Lumières plaça dans la bouche du comte d'Anteroche, alors face aux Anglais, en ce printemps de 1745, à la bataille de Fontenoy, à un jet de canon de Tournai.

Oui, vous les artistes, tirez, car vos tirs nous enseignent formidablement sur ceux qu'ils visent : vos contemporains.

À la manière de La vie mode d'emploi, de Georges Perec, L'envers du décor, nous propose un puzzle. À ceci près que, de la vie des Hommes, le texte de Yves Depelsenaire retient tout particulièrement la prégnance de la pulsion de mort. Thanatos plutôt qu’Éros !

Un puzzle donc ! Semblable à celui, non achevé, troué, évoqué par l'auteur, et proposé par Marcel Broodthaers en 1974 dans l'une des installations restée célèbre de l'artiste, Décors : Une conquête. Avec ce puzzle, image pas toute assemblée, de la bataille de Watterloo, l'ouvrage a ceci de commun : un je ne sais quoi de work in progress ; une ouverture sur un penser l'art et la guerre au fil du temps.

 

 


1 Yves Depelsenaire, L'envers du décor (ou l'art de la guerre toujours recommencée), Nantes, Éditions nouvelles Cécile Defaut, 2013.

 

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