"La Malédiction" de Hyam Yared
Le livre La Malédiction1 de Hyam Yared, écrivaine et poétesse libanaise francophone m'a orientée vers l'après-Œdipe, du côté de sa descendance, c'est-à-dire vers la belle Antigone et son sacrifice. Hala, jeune femme d'éducation catholique, lutte contre « le refus de la féminité »2, contre la mâle-diction. Elle représente une version contemporaine de l'Atè qui, selon Jacques Lacan dans L'Éthique de la psychanalyse, « désigne la limite que la vie humaine ne saurait trop longtemps franchir. »3 Naître femme dans sa culture est synonyme de faute. Hala est en proie à un Autre maternel qui la « congédie du langage »4 en réprouvant toute tentative de nommer son être de femme : « La Mère souffrait d'automutilation retournée sur autrui. À travers moi, elle punissait son propre sexe. »5 Hala – qui consonne avec le mot arabe Allah, Dieu – signifie littéralement la beauté, voile qui couvre aussi bien qu'il révèle l'atrocité du troumatisme : « elle n'aime pas qu'on la nomme. Elle a l'impression, en épelant la beauté, de prendre part à la marche funèbre d'une fiction. »6
1 Hyam Yared, La Malédiction, Sainte-Marguerite-sur-Mer, Édition des Équateurs, 2012.
2 Sigmund Freud, « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Résultats, idées, problèmes II, Paris, PUF, 1985, p. 266.
3 Jacques Lacan, Le Séminaire, livre VII, L'éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986, p.305.
4 Yared H., La Malédiction, op.cit., p.50.
5 ibid.,p. 27.
6 ibid., p.39.
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