Numéro 3 / avril 2012

Le transfert comme condition de la responsabilité

Jonathan a été jugé coupable le 24 février 2010 pour les accusations de « viols sur mineur de 15 ans» ; d’« exhibitions sexuelles » et de « violences volontaires », pour des faits datant de 2005, il avait alors 14 ans. La peine sera de 3 mois de prison avec sursis simple et d’une amende de 2000€ à payer à une des victimes. Le juge reprenait les faits de façon à ce que Jonathan comprenne la portée réelle et symbolique de ses gestes, mais surtout il introduisait ces faits en rajoutant « Jonathan s’amuse à.. », ainsi « il s’amuse à toucher, il s’amuse à voler » faisant ainsi de cette audience une « séance pédagogique et moralisatrice », où le juge, peut-être sans en être conscient, tentait d’introduire ou de déceler une certaine volonté subjective de Jonathan quant aux faits qui lui étaient reprochés.

Nous touchons ici de très près aux questions liées à la responsabilité et à la punition comme possibilités pour le sujet de se mettre à l’épreuve d’un certain « réglage des codes sociaux » afin de démontrer qu’il n’est pas hors jeu de la socialité commune.

Le point central de ce travail interroge la responsabilité de ce jeune qui ne peut exister qu’à la condition que l’autre le restitue d’abord en tant que sujet. Avec une implication soutenante de l’autre, c’est-à-dire qui permette au sujet de se réapproprier un lien à l’autre.

D’un coté, le juge s’extrait de cette sanction en tant qu’elle incarne la Loi qui vaut pour tous, de l’autre, cette responsabilité que vise le juge ne fait pas écho au sujet qui n’a pas accès à cet universel, étranger face à ses actes. Elle ne fait, au contraire, que redoubler le vide dans lequel il se trouve. Ainsi, il s’agit plutôt de saisir comment la responsabilité peut surgir via le transfert particulier. C’est donc la « responsabilité articulée à l’autre » qui permet d'éviter toute injonction À ÊTRE responsable, qui renvoie au hors sens pour le sujet.

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