Interview : Alexandre Stevens nous parle du travail avec les enfants des rues en Bolivie
Courtil en LigneS : Comment s’appelle l’institution bolivienne dans laquelle vous êtes intervenu ?
Alexandre Stevens : Elle s’appelle Uyarina qui est un nom en quechua qui veut dire « parler ». Mais, là-bas, elle est appelée par les enfants surtout du nom du lieu où ils sont reçus qui, lui, se nomme Punto de Encuentro en espagnol, donc Point de rencontre. Cette institution est née parce qu’une jeune collègue là-bas, Sofia Guaraguara, à Cochhabamba en Bolivie, a travaillé, il y a un certain nombre d’années, à la rencontre des enfants des rues. Elle était en même temps en train de se former à la psychanalyse. Elle a rencontré ces enfants des rues uniquement pour leur parler et les écouter, en se mettant d’ailleurs peut-être par moments en danger à l’époque. C’est ce qu’elle en dit maintenant bien qu’elle n’ait jamais eu de problèmes graves. Toujours est-il que lorsqu’elle a décidé de partir parce qu’elle est venue en Europe, il y a des enfants des rues qui lui ont demandé : « Mais alors, quand tu seras partie, qui sera notre psychologue ? ». C’est ce qui l’a décidé à fonder cette institution de façon à transmettre le flambeau de ce travail qu’elle faisait de façon isolée. Depuis lors travaillent dans cette institution quelques psychanalystes et des intervenants orientés par la psychanalyse qui sont psychologues de formation, et quelques intervenants qui sont des éducateurs ou des pédagogues, enfin disons des enseignants puisque c’est, à la fois, un lieu d’écoute et un lieu de soutien scolaire pour les plus jeunes de ces enfants des rues.
Ce que l’on appelle « les enfants des rues » est une population qui est assez variée entre, d’une part, des jeunes adolescents et des jeunes adultes qui sont en rue et qui passent tout leur temps en rue, qui dorment en rue dans des lieux assez spécifiques qui sont localisés sur certaines places.
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