Louis Wolfson, ou Faire de l’objet voix une langue à détruire

C’est peu dire qu’indiquer que Louis Wolfson est dans un rapport de difficulté avec l’anglais, sa langue maternelle. Pour parer à cette difficulté, cet auteur américain ayant écrit en français trois ouvrages témoigne avoir eu recours, à un moment de sa pratique d’écriture, à la tentative de créer une autre langue.

Anamnèse familiale et parcours

Louis Wolfson est né en 1931 à New-York de parents juifs devenus citoyens américains – son père était d’origine lituanienne et sa mère biélorusse. Wolfson, témoigne de la certitude que sa mère fait tout pour le tenir sous son « contrôle » et il pointe d’emblée l’existence « fluidique » et « le rôle très secondaire du père au sujet de son fils », désemparé et inconsistant face au !sans loi ! de l’Autre maternel – terrible par sa voix, nous le verrons. Le yiddish fût une langue utilisée par la famille respective de chacun des parents, et le français est la langue maternelle de l’homme qui devint le beau-père de Louis Wolfson. L’emploi de ces langues par son entourage est très apaisant pour Wolfson qui pâtit très jeune de la langue anglaise – plus précisément américaine. Wolfson étudie la linguistique et les langues étrangères mais interrompt très tôt ses études, suite à ses premières hospitalisations en psychiatrie, où il reçoit des traitements lourds – « électrochocs » et « insulinochocs » – et fait de nombreuses évasions. Sa passion pour l’étude des langues étrangères survient un peu plus d’un an-et-demi après sa plus récente hospitalisation. Il n’exerce pas d’activité professionnelle en dehors de l’écriture de ses livres – tous en français.