Numéro 2 / mars 2012

Attachad(a)

Malaise dans le champ de la santé mentale américaine

Après avoir commencé mon analyse, alors que j’écoutais des présentations de cas au premier séminaire auquel j’ai participé à New-York, il m’est devenu possible de me distancier de ma conviction selon laquelle il était inimaginable de travailler avec une orientation lacanienne dans une institution de santé mentale aux Etats-Unis. Les cas cliniques reflétaient la manière dont chacun des cliniciens travaillait et ce malgré le système de santé mentale américain.

Guidée par mon enthousiasme, réalisant qu’il était possible de travailler avec une orientation lacanienne, je me suis retrouvée malgré tout dans certaines situations qui me perturbaient. Arriverais-je à travailler dans une institution de santé mentale ici, sans dévier de l’éthique de la psychanalyse ?

Cette question me mena à travailler avec d’autres en cartel autour de « la psychanalyse lacanienne et l’institution en Amérique du Nord ». En discutant du terme “École”, Lacan affirme : « Il est à prendre au sens où dans les temps antiques, il voulait dire certains lieux de refuge, voire bases d’opération contre ce qui déjà pouvait s’appeler malaise dans la civilisation »i. À travers ma propre analyse, mon contrôle, ma participation au cartel, et d’autres espaces qui offrent l’opportunité de se former à l’enseignement de Lacan, j’ai été capable de résister aux malaises que j’ai rencontrés en travaillant en institution.

La plupart des référentiels d’un centre de santé mentale sont associés à « risque » et « victimisation ». Comment peut-on dès lors diriger la cure afin que le patient puisse s’éloigner de sa place de patient à risque ou de victime ? Comment peut-on éviter de ramener le patient là où l’institution le désigne toujours comme victime ? Pour réfléchir à toutes ces questions, je me propose de présenter le cas clinique suivant.

i1Lacan J, « Acte de fondation », in Autres Ecrits, Ed. Du Seuil, Paris, 1971, p.238.

 

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