Usages de l'écran au Nom Lieu pour faire symptôme

Les objets numériques ont infiltré les institutions de soins, et pour nous constituent une opportunité intéressante pour soutenir le travail de pacification de la jouissance des sujets que nous recevons.

Je travaille au Nom lieu en tant que responsable de l’orientation ; c’est une institution bordelaise que nous avons cofondée en 2017. Elle reçoit des jeunes entre 15 et 25 ans, psychotiques ou autistes, souvent en exclusion sociale, mais qui ont pour point de départ une accroche avec le numérique, sous toutes ses formes : jeux vidéos, pratiques autour de l’image (vidéo, montage, graphisme, dessin…), du son (MAO), programmation, etc...

            Nous essayons pour chaque jeune de partir de son usage auto-thérapeutique, dont bien souvent il a tiré un savoir autodidacte, en cernant le détail sur lequel on va prendre appui ; et à partir de ce noyau d’intérêt, nous cherchons à faire symptôme en nous centrant sur ce détail, élément singulier où une jouissance se localise.

De là nous tentons de tisser des rencontres et des formations sur mesure pour les emmener vers du lien social, de la formation, voire parfois de l’emploi.

Le profil des personnes accueillies est très variable : cela va du jeune qui a un parcours institutionnel depuis sa plus tendre enfance, à l’autiste « Asperger » en école d’ingénieur en informatique qui veut créer le Wikipédia de la musique classique.

Cela nous permet de faire laboratoire pour cerner au plus près les usages et fonctions que peuvent avoir les dispositifs numériques pour ces jeunes.