Numéro 8 / novembre 2012

Autisme : À chacun son génome

 

« Plutôt que de présider à la répétition du même, le déterminisme génétique rencontre la question de la production de la différence »1

Décrypter est le mot dʼordre actuel de la génétique : lʼespoir qui sous-tend cette entreprise nʼest pas, pour la grande majorité des chercheurs, la mise en valeur de singularités, de différences, de génotypes indexant la complexité de chaque individu – exception faite pour la police scientifique dans son travail dʼétablissement de la preuve par le recours à des profils génétiques uniques. La recherche vise au contraire le repérage de similitudes, de redondances qui pourrait ouvrir sur une intelligibilité du génome et à lʼisolement du gène pathogène. Cet avènement du déterminisme génétique, de la croyance en une causalité biologique linéaire, lʼenseignement dans les classes scientifiques nous y prépare en amenant les futurs citoyens à toucher du doigt l’allèle responsable de la couleur de générations de drosophiles dans les cours des « sciences de la vie ».

Mais ce modèle « monogénétique » où un seul gène est impliqué dans lʼexpression dʼune propriété (telle couleur de la mouche ou la survenue de quelques maladies comme la Chorée de Huntington) est récemment supplanté, expliquent les auteurs, par « une conception polygénique, hétérogène, complexe et finalement difficile à définir. [...] Cʼest ainsi que le déterminisme génétique a commencé à sʼéchapper de son code »2.

 

 



1François Ansermet & Ariane Giacobino, Autisme À chacun son génome, Paris, Navarin, 2012, p.10.

2Ibid. pp. 15-16.

 

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