Numéro 8 / novembre 2012

Shame

Pourquoi, à nouveau, évoquer le film Steve McQueen, sorti il y a dix mois déjà, dont il a tant été dit qu'il montrait si bien, et si crûment, l'addiction au sexe de son personnage principal, et pourquoi, a fortiori, dans un numéro consacré à l'institution ? Ces scènes de la quête solitaire d'un homme livré à un véritable débordement pulsionnel, qu'ont-elles à nous dire du sujet contemporain et de ses modalités de jouissance ? C'est que cette jouissance, terme forgé par Jacques Lacan pour donner à voir ce qu'est le déchaînement de la pulsion, bien au-delà de la satisfaction, lorsqu'elle paraît former un joint intime avec thanatos - au delà du principe de plaisir pour reprendre le vocabulaire freudien, paraît bien constituer la question principale du film comme elle constitue le cœur de l'intimité de Brandon : non pas une dépendance forcenée qui le conduirait à une activité sexuelle effrénée, mais une véritable douleur, localisée pour lui dans des tentatives de décharge d'une excitation sexuelle omniprésente et déconnectée de la rencontre avec l'autre, mais qui n'est pas sans rapport avec la « douleur d'exister ».

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