« Tout est possible… jusqu’à ce que ce soit fini »

 Jusqu’à il y a un an, je n’avais pas du tout prévu de proposer un atelier de théâtre aux jeunes adultes de l’institution où j’exerce. Jusqu’alors, je leur faisais surtout l’offre de sortir au théâtre, une fois par mois. Lors de l’une des périodes de confinement de l’an dernier, ces sorties ne pouvaient plus avoir lieu, mais je tenais néanmoins à trouver le moyen de maintenir cette ouverture culturelle. Avec la complicité d’un ami régisseur et d’artistes de la région, nous avons pu organiser des spectacles privés à petite jauge pour les résidents que cela intéressait. Parmi les artistes en question, figurait un comédien et metteur en scène qui, quant à lui, a répondu à côté, en faisant une offre à laquelle je n’avais pas songé : fabriquer du théâtre non pas pour les jeunes, mais plutôt avec eux. Cela donna lieu à une série d’ateliers de théâtre dans les murs de l’institution, puis en plein air. Un certain nombre de jeunes ayant semblé apprécier l’expérience, j’ai proposé, à la réouverture complète de notre centre de jour quelques mois plus tard, de faire entrer cet atelier dans la grille des activités hebdomadaires. Ainsi se tient-il chaque jeudi matin, animé par notre comédien, dans un lieu associatif de la ville.

 À cet atelier, il y a un certain nombre de jeunes qui viennent ou sont venus ponctuellement : Victor (qui vient surtout les lendemains de sortie au théâtre pour faire claquer sur scène son sens de la formule), Sébastien, Oscar, Clément, Juliette, ou encore Pénélope. Certains peuvent aussi venir juste pour voir : après tout, il faut bien des spectateurs au théâtre ! Et puis, il y a ceux qui sont de grands fidèles de l’atelier : Icare et Benoît, sur qui je resserrerai donc ma présentation, en tâchant de repérer la manière dont ils se saisissent de ce moment d’atelier.