Les Veilleurs
Savez-vous que vous en êtes aussi des Veilleurs de chagrin ? Dans son dernier livre1, Nicole Roland vous le révèle. Comme elle, comme le psychiatre d’Esther, comme Esther elle-même et ses collègues de l’équipe du DVI (Disaster Victims Identification), vous dénichez les perles dans la boue de l’humanité, vous relevez les petits détails pour les faire parler et pour affronter la mort. En tenant toujours près de la main son exemplaire exceptionnel de Mrs Dalloway, Esther se sent proche de Virginia Woolf et de sa grand-mère maternelle qu’elle n’a pourtant pas connue. Ce livre, qui a appartenu à cette grand-mère pianiste et amoureuse des mots, est souligné, vieilli, écorné. Il accompagne Esther, il est son fil rouge, son protecteur, son objet transitionnel. Il est un rempart contre la mère-ravage qui a dévasté l’enfance d’Esther. Esther traverse la vie dans la douleur et l’égarement, c’est une écorchée, une enfant battue et mal aimée, mais qui sait apprécier, goûter les divins détails de la vie : elle est touchée par toutes les beautés les plus infimes de la nature, par les couleurs et les parfums.
1 Roland Nicole, Les veilleurs de chagrin, Arles, Actes Sud, 2012.
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